Aussi étonnant que cela puisse paraître, mais le site exceptionnel de la Dune du Pyla à l’entrée du Bassin d’Arcachon ne disposait pas il y a encore quelques années d’une offre hôtelière haut de gamme.

La talentueuse équipe composée de Philippe Stark, William et Sophie Teychoueyres viennent de redonner naissance à l’hôtel Haïtza (dont les murs sont détenus par la famille Gaume), chalet landais construit dans les années 30 entièrement restructuré tout en gardant son style inimitable. Le résultat est magnifique avec 37 chambres de luxe dont 1 appartement de 120 mètres carrés, un salon de coiffure David Lucas, un restaurant gastronomique à venir qui sera ouvert le soir, une piscine découvrable et une salle de sport et un Spa à Ren. L’endroit proposera des brunchs tous les dimanches midi et sera ouvert à l’année. 

C’est une véritable nouvelle destination pour des séminaires toute l’année car cette offre vient compléter l’offre de leur précédant établissement, la Co(o)rniche situé à quelques pas et ses 29 chambres, ainsi que le restaurant Haïtza ouvert depuis l’année dernière. Le succès y est déjà à son comble et nous ne pouvons que saluer cette dynamique créatrice de plus de 150 emplois directs !

La Chine, 3^ème grande puissance économique,  devrait d’ici quelques années, d’après tous les économistes, devenir la prochaine première destination touristique au monde, et sans doute le premier pays émetteur. Mais sommes-nous bien préparés ? Eux sont déjà bien engagés, si l’on suit le développement des investissements chinois dans les entreprises touristiques au niveau mondial. Alors à quoi faut-il nous préparer ? Et comment pouvons-nous mieux les accueillir chez nous ? C’était tout le sujet de la table ronde réalisée ce 30 juin par les deux cabinets Extendam et Kepler Chevreux.

Une croissance ralentie, oui, mais pas de bulle financière,

Si la croissance chinoise semble ralentir, elle ne doit pas masquer l’augmentation régulière du niveau de vie en Chine, «la classe moyenne augmente d’environ 20% par an» explique David Baverez économiste. Il existe donc des paramètres de l’économie chinoise que l’on perçoit mal en Europe, car on ne fonctionne pas avec les mêmes éléments. «Il faut changer nos horizons» devait-il-continuer, «car les paramètres économiques ne sont pas les mêmes en Chine. Ainsi, alors que la dette est supérieur à 250% du PNB, la Chine dispose de 20.000 milliards de $ en liquidités dans les banques. Il y a donc peut-être un ralentissement de la  croissance, mais il n’y a pas de crise financière ».

Des investissements dans l’hôtellerie passés de 156 M€ à 16 Mds € en cinq ans

De fait, les investissements réalisés à l’étranger ont fait des bonds. En cinq ans, les Chinois ont investi dans l’industrie hôtelière mondiale de 156 M€ à 16 milliards € (d’après Jones Lang Lassalle). « Le développement du tourisme est devenu une volonté politique,car la Chine vient de rédiger deux plans quinquennaux sur le sujet» explique Pierre-Frédéric Roulot, CEO de Jin Jiang en Europe. Le nombre de compagnies chinoises qui investissent dans des compagnies étrangères n’est donc pas près de s’arrêter.

Faut-il redouter l’arrivée de ces nouveaux investisseurs ?

A en croire Pierre Frédéric Roulot, les Chinois ont la culture du conglomérat et laisse les marques et les groupes travailler en parfaite autonomie. «L’arrivée de Jing Jiang» a vraiment marqué la différence avec la période américaine de Starwood Capital» explique Pierre Frédéric Roulot «Nous travaillons en toute confiance et indépendance avec le souci de toujours rester conformes à nos résultats, quitte à être volontairement plus pessimistes»  explique-t-il. Le meilleur exemple de cette souplesse, ce sont les rapports entretenus entre Paris Inn Group et Louvre Hotels Group, tous les deux liés à Jin Jiang, l’un par un partenariat au travers de Plateno racheté depuis par Jin Jiang et l’autre ayant été racheté par Jin Jiang. «Chacun est bien positionné et il n’y a aucune interférence» expliquent-t-ils. Et la marche en avant n’est pas près de s’arrêter, car les groupes français sont séduisants pour  les Chinois. «Ils apportent des marques et un  savoir-faire» explique David Baverez.

L’image de la France ternie par son accueil

Aujourd’hui c’est plutôt l’accueil réservé aux Chinois de plus en plus présents en Europe et en France grâce aux efforts réalisés pour raccourcir le temps d’obtention des visas, qui porte l’attention. «Beaucoup reste à faire en matière d’accueil». «Il faut comprendre leurs attentes et leurs modes de vie» explique Pierre Frédéric Roulot, «Ils ont des codes et des habitudes que nous devons connaître, comme celui de dire bonjour en mandarin, mettre des bouilloires dans les chambres, etc.» Mais de façon plus conjoncturelle, c’est surtout le problème de la sécurité et les problèmes de douane qui les perturbent. «Tant que nous n’aurons pas réglé ce type de problèmes, les Chinois préfèreront attendre avant de revenir en France massivement» précise Pierre Frédéric Roulot.

Il est donc plus que temps de s’intéresser au sujet. L’apprentissage du mandarin pourrait bien être également un atout pour certaines fonctions…

Suite à sa revue des établissements, le président de Marriott aurait évoqué la possibilité de fusionner des enseignes, notamment, en Asie. 

Depuis quelques années, le groupe a considérablement renforcé sa présence en Asie. D’un côté, il possède 25 « Ritz Carlton », 2 « Reserve », et 1 « Bulgari ». De l’autre côté, avec le rachat de Starwood, l’enseigne St Régis apporte 15 hôtels et 14 en gestion. Ainsi Marriott évoque de possibles doublons. Sur certaines destinations comme à Langkawi en Malaisie, un hôtel St Régis vient d’ouvrir alors qu’un Ritz Carlton est encore en travaux. Ce sont près de 50 établissements qui sont actuellement en cours de développement en Asie et attendus pour 2022.

Il semblerait d’après le site américain, qu’il soit particulièrement délicat d’associer des enseignes de « luxe » et de « life style » au sein d’un même pôle dit de « luxe ». Starwood, par exemple, avait décidé de regrouper dans un seul pôle « luxe » ses marques St Régis, Luxury Collection, et W Hôtels. Chez Marriott, les enseignes étaient dans deux pôles : les Ritz Carlton, Reserve et Bulgari pour l’un et Autograph collection, JW Marriott, Renaissance, Edition et AC de l’autre.

L’une des solutions envisagées consisterait à intégrer dans un pôle « extra luxe » les enseignes St Régis, Ritz Carlton, Reserve et Bulgari. Un deuxième pôle serait constitué des marques de la Luxury Collection, Tribute portfolio et Autograph, hôtels 4 et 5 étoiles indépendants mais gérés par Marriott. Certains hôtels de la Luxury Collection pourraient alors passer sous enseigne Ritz Carlton.

Pour Marriott, l’été sera sans nul doute studieux ! Les équipes devront préparer au mieux le regroupement et donner de la cohésion au nouveau géant de l’hôtellerie. Sans oublier, les programmes de fidélité, chez Marriott chaque enseigne avait le sien en particulier le Ritz Carlton. Le SPG programme de fidélité de Starwood a toujours été considéré comme l’un des plus attractifs.

En attendant, les équipes en place dans les deux grands groupes restent concentrées sur leurs missions et continuent à assurer leurs services. Ils peuvent y voir du positif et des effets favorables pour faciliter la mobilité, ce qui est toujours apprécié sur un CV.

Groupe Maranatha : Olivier Carvin, l’équilibriste…

La conjoncture qui pèse sur les hôteliers se fait d’autant plus sentir pour les groupes constitués avec des fonds propres limités.

Une gestion fine s’impose désormais notamment pour le groupe Maranatha, dont voici quelques unes des recettes semblant être mises en place ou pouvant l’être :

-        Le ralentissement du paiement des fournisseurs,

-        La réduction des charges opérationnelles,

-        La mise sur pause du développement par de nouvelles acquisitions (illustrée par la suppression du poste de développeur),

-        L’appel à un nouveau référent dans l’hôtellerie, Yann Caillère pour redonner de la cohérence aux actifs détenus,

-        Une communication ad hoc (avec dépôt de plainte contre X) pour contrer les inquiétudes relayées sur des supports comme Challenge.fr ou encore Que Choisir ?  (https://www.quechoisir.org/actualite-investissements-en-hotellerie-incertitudes-autour-de-la-situation-de-maranatha-finotel-n21901/) et les tensions rencontrées sur l’hôtel du Mont Cenis.

Mais ne sous estimons pas les capacités de son dirigeant pour trouver un accord avec ses créanciers notamment sur les Hôtels du Roy. Une période difficile, sans doute, mais qui nous l’espérons donnera lieux à de nouveaux recrutements une fois l’activité touristique rétablie.

Extendam, société d’investissement privé, grâce à son réseau de 27 exploitants hôteliers répartis dans 13 enseignes différentes étend depuis trois ans son influence dans le secteur hôtelier. Il y aurait investi plus de 300 millions d’euros dans plus de 100 hôtels en France, comme à l’étranger.

Et pour confirmer son ambition,  Extendam vient également d’investir dans une entreprise en plein développement, l’Anticafé. Réseau innovant à mi-chemin entre salon privé, lieu de co-working  et café ultra-connecté, l’Anticafé propose pour quelques euros de l’heure, des rencontres, de la détente, des espaces de travail, un bar pour se restaurer au comptoir gourmand approvisionné de produits bios, libres d’accès et à volonté, ainsi que des animations et des événements culturels qui font l’objet d’une véritable programmation. 

Le premier Anticafé lancé en 2013 dans le quartier Beaubourg a été suivi en 2014 par trois autres, l’Anticafé Paris Louvre, le Paris Olympiades et enfin le Rome Giovanni. En 2016, le groupe qui anime aujourd’hui 6 lieux à Paris envisage un réseau de 50 espaces en France et en Europe.

Avec l’Anticafé, Extendam poursuit ses investissements dans les entreprises innovantes dans l’hôtellerie. Après l’Atelier des Chefs et ses cours de cuisine, Boco et ses plats cuisinés, Castalie et son  eau microfiltrée,  Extendam mise sur l’Anticafé qu’elle accompagne dans son développement  en participant aux côtés d’investisseurs historiques et de business angels à une levée de fonds d’ 1million d’euros. Voici autant de « jeunes pousses » à suivre avec attention !